top of page

"Au premier regard il y a un premier classement : art naïf 

Au deuxième regard il y a un deuxième classement : art expressionniste

Au troisième regard il y a un troisième classement : art symbolique

Au quatrième regard il y a un quatrième classement : art mystique

 

Et finalement les classifications implosent… Il ne reste dans chaque œuvre qu’une parcelle de lumière qui a transpercé la toile…venue des ténèbres…ou de notre pupille ? (...)*"

Jean Moiziard, Peintures et Sculptures

Andrée Moiziard, peintures

" Les Moiziard…. Je veux dire Andrée et Jean, sont toujours à la frange d’une définition, toujours à l’interface de courants artistiques sans vraiment appartenir à l’un ou à l’autre.

Comme les vieux anars, ils sont toujours ailleurs…mais avec leur logique propre (…)

 

Ils sont peut être simplement, comme le soulignait José Pierre dans l’ouvrage : « les peintres naïfs »(1983, Hazan éditeur) « entre une culture perdue et une culture impossible à trouver » : toujours entre deux univers…atmosphère carnivore mais néanmoins joyeuse. (…)

 

Leur œuvre est une suite de ponctuation, d’assemblages de choses simples de la vie quotidienne, passée ou récente et qui forme une curieuse mémoire.

 

Ni art brut ni art naïf, pas vraiment art singulier, nous sommes cependant à l’antipode d’un cabinet de curiosités. Car il y a chez les Moiziard un arrangement issu de l’osmose entre une mémoire ancienne et le temps présent. (…)

 

Ce qui ne veut pas dire que cela est insensé. Rien, aucun artefact n’est réalisé  « au petit bonheur la chance », aucune toile n’est le résultat d’une signification immature du paysage… réel ou mental.

 

Les globes renferment des suppléments d’âmes… à l’image de ces globes du XIXe siècle, dit globes de mariages où s’accumulaient des reliques de la vie à la symbolique forte. Ils ne sont pas coffre-fort mais vitrine fragile comme du verre, fragile comme la vie. Le sac de colporteur ou d’écrivain public qui apportait un savoir, nous transporte(…)

 

Je ne sais pas si Jean Moiziard a voyagé, j’en doute, car ses reliquaires à clous, ses statues vaguement Teke, ses boites ouvertes, sans malice, ultimes étapes d’un transport maritime fictif sont les restes d’images échappées de récits de voyages.

 

Voyages que l’on peut mettre en symbiose avec les œuvres de son épouse Andrée Moiziard. Si ces dernières ont de la profondeur, elles imposent du recul. La plupart des œuvres d’Andrée n’ont pas de perspectives. Une platitude qui renforce une idée de miniature. Un monde, comme le disait le philosophe Gaston Bachelard, qui est à la fois une sphère de l’intime et dans le même temps que l’on peut s’approprier en totalité(…)

 

Andrée et jean s’inscrivent dans un art non officiel… sans doute. Nous préfèrerons le terme d’officieux, plus secret, plus marginal, moins ostentatoire, mais néanmoins entouré d’amateurs qui se sont faits happer par la syntaxe passionnelle et invisible du monde des Moiziard."*

 

François Nédellec 

(lors de l'exposition au musée Buffon de Montbard :

« L’univers singulier d’Andrée et jean Moiziard »)* 

bottom of page